Danse pour espaces libres
De janvier à juin, Mélusine de Maillé va la rencontre de la rénovation urbaine et ses conséquences sur la vie des habitants. Une nouvelle aventure créative à partager !
« Vivre, habiter … le quotidien, le lien entre voisins, l’entraide, la rencontre, la non-rencontre,
les croisements, les frictions, les chemins parcourus, les chemins à parcourir, le connu,
les mots qui se disent au coin de la rue, le sourire de la voisine,
le mouvement de l’arbre devant ma fenêtre, la couleur du mur des couloirs,
les jeux en bas, les jeunes qui traînent, les services de proximité, les bus, les voitures,
les parking, l’école, les bancs publics, la Maison pour Tous Polygone,
la trace à côté de l’interrupteur, l’ascenseur, son odeur, la serrure…
Chez moi, là où je vis, où je dors ; là, dans mon espace temporaire, transitoire…
là d’où je pars, là d’où je voudrais partir, là où j’aimerais rester !!
Choisir de partir alors qu’on doit le faire, étrange sensation de devoir changer,
déménager, rencontrer un autre horizon, se retrouver soi dans un ailleurs.
Sensation d’envol, sensation lourde ; peur, joie, colère…
Vivre et exprimer ses sensations, ses mémoires ! Mais où ? Comment ? Pourquoi ? »
INTENTION ARTISTIQUE
Le projet « Au revoir Altaïr » va à la rencontre de ce qu’habiter ici est, était, ce que c’est que d’habiter le changement de lieu. Il questionne la mémoire du lieu, la transition vers un ailleurs et la manière de vivre le changement. Partir, quitter … c’est aussi un processus de deuil, de rencontre avec l’attachement et le détachement. Dans ces temps de transition, nous sommes amenés à vivre un grand panel d’émotions, de questionnements à partager ! Dans ce projet de création participatif, nous partirons à la rencontre du passé tout en rendant vivant/actif le moment de transition, l’aller vers un ailleurs.
LES GRANDES ÉTAPES DU TEMPS DE l’HABITER ICI
La mémoire - Honorer ce qui a été vécu, les moments du quotidien, les rencontres, les croisements. Ce temps de vécu qui composent les histoires individuelles et collectives. Les environnements qui nous composent, les rencontres qui nous habitent. La mémoire sera donc un objet de récolte en mots et en gestes. Elle inspirera le présent de la rencontre et sera moteur pour partager à l’autre, aux autres par l’entremise d’actions artistiques : carte postale animée entre voisins, ateliers créatifs et de médiations dans la rue, rendez-vous entre voisins, célébration/rituel spectaculaire final.
La transition - Un moment clef à honorer ! La transition c’est aujourd’hui. Comment je me prépare ? comment je suis bougé.e de l’intérieur comme de l’extérieur. Comment ce moment peut devenir vivant dans la rencontre et le lien aux habitants, aux voisins, au bâtiment…
L’ailleurs - Ce qui je vis, je souhaite, j’imagine ici ou ailleurs. Ouvrir l’espace d’un ailleurs c’est aussi fermer un espace du passé.
« Au Revoir Altaïr » : une manière de vivre cette grande transition.
LES DIFFÉRENTES APPROCHES
La correspondance entre habitants du bâtiment –
Comme on vit un voyage, nous imaginons créer une série de cartes postales, à créer avec les familles, sorte de correspondance entre les habitants relatant leur rapport au lieu.
Une carte postale à plusieurs volets : écrire une carte postale, photographier le vécu dans le bâtiment ou dans le quartier, donner des gestes pour que Mélusine de Maillé les mette en mouvement pour la.es voisin.e.s qui recevra la carte. Nous imaginons toucher une douzaine de familles.
Cette correspondance entre voisinage permettra de commencer la mise en mouvement de la rencontre avec les habitant.e.s. Chaque famille rencontrée sera partie prenante du projet comme on bâtit une maison. Elle permettra de poser les bases d’un terreau créatif et de solliciter la curiosité, la création, la relation. Lors de ces premières rencontres, nous solliciterons la mémoire, la relation au lieu et déploierons un imaginaire autour de la célébration finale : qu’est-ce qu’un rituel d’au revoir pour chacun.e.s et comment le mettre en œuvre. Ces imaginaires seront récoltés et travaillés par la chorégraphe en concertation avec les habitants et les acteurs locaux pour mettre en scène un évènement final qui impliquera la notion de rituel et particulièrement de rituels de séparation, de mise en scène et en mouvement de la mémoire et du vécu des habitant.e.s. Les photographies des cartes postales pourront faire partie d’une exposition lors de cet évènement.
Récoltes –
La création des cartes postales est un moment prétexte et créatif pour générer un corpus de mouvements et de témoignages. D’autres modes de récoltes et de mise en mouvement des habitants sont imaginés dans les espaces aux abords du bâtiment, de manière informelle ou formelle, notamment avec l’idée du photomaton-portrait de gestes et de mots. Les rencontres pourront être enregistrées de manière sonore pour constituer un fond où puiser pour les bandes sonores du spectacle final.
Au revoir Altaïr –
Un rituel d’au revoir, une célébration. Faire un acte symbolique collectif, réinventer un vécu commun hors traditions. Une célébration, une action artistique créée pour le lieu et avec les habitant.e.s. Nous souhaitons que chacun.e.s puisse s’y reconnaitre, apporter quelque chose d’elles ou d’eux dans cet édifice éphémère. Un espace où tout est possible, qui n’est pas préétabli. Un espace de création guidé et enrichi par les rencontres.
Pourquoi un au revoir et pas un adieu ? Le lieu va se transformer… il continuera de perdurer dans les mémoires et le récit de nos imaginaires.
Mise en œuvre de la célébration finale
Des ateliers seront proposés à cette occasion en partie en salle et en partie dans l’espace public. Nous pourrons proposer des ateliers de création et de répétition de danses, à partir des principes évoqués par les habitants ou de leurs gestes mais également des ateliers d’arts plastiques.
Nous solliciterons les talents rencontrés, notamment la création de la jeunesse.
Dans ce temps de célébration, nous imaginons des temps d’écoute des paroles recueillies, des temps dansés impliquant les habitant.e.s et la danseuse ainsi qu’un acte symbolique collectif. Différentes idées sont déjà là avec des matériaux qui évoquent la construction (sable, cailloux…) mais aussi la notion de vœux (ballons gonflés à l’héliums, rubans…).
Ce temps sera offert pour tous, invitant le quartier et les acteurs locaux. Un temps convivial autour d’un repas partagé et autres propositions seront proposé.